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Paul Leonard: le blog d'un explorateur

19 septembre 2012

Envies de changements

Quasiment tout le monde attend un grand changement. Un autre destin pour les Hommes. La question, c'est celle-là: d'où viendra le changement?

Critiquer les autres offre le luxe de ne pas avoir à regarder en soi-même; et c'est cela que l'on voit le plus souvent: "changeons de président", "changeons de ministres"... Divers coupables uniques sont tour à tour pointés du doigt: les hommes politiques, les banquiers, les roms, les religieux, les riches, les fonctionnaires... Seulement, même en changeant les hommes qui dirigent, ou le système politique, ou même des fonctionnements plus globaux, pourquoi la société changerait-elle si ses membres restent les mêmes à l'intérieur d'eux-même. La société a les responsables politiques qui la reflètent, les ghettos qui la reflètent. Or la société, c'est chacun de nous.

Un homme avait dit un jour: "mettez deux humains seuls dans le désert et en moins d'un mois, ils se seront entretués". En vérité, je crois qu'il suffit d'un seul être humain. Il portera en lui suffisamment de détestation de lui-même, de conflits, de peurs, de souffrances, pour se supprimer de lui-même.

Le changement, c'est en chacun de nous d'abord. Le reste suivra mécaniquement.

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19 septembre 2012

Misère humaine

Dans la cité où je travaille comme éducateur, la vie de beaucoup de jeunes se résume à magouiller à droite ou à gauche pour gagner, au noir, à peu près l'équivalent d'un SMIC; cette paie sert avant tout à manger: manger la viande grasse et dix fois chauffée d'un kebab sale, manger la junk food des enseignes "supra-discount", ou encore des hamburgers chargés de produits qui empêchent de les vomir... Assouvir ses instincts sexuels par des films porno, ou alors à travers des relations sans amour, sans caresses ni tendresse. Acheter, consommer, exister par une marque, un vêtement. Mettre un tiers de son budget dans une paire de Nike, parce que l'on ne sait se valoriser autrement, parce que sans ces Nike, il n'y aurait pas d'autre forme d'estime de soi. Se battre, inventer un territoire ennemi pour avoir quelque chose à faire, un combat à mener, des gens à haïr. Avoir quatre faux copains avec qui la communication est surtout cris et insultes. Des copains qui disparaîtront au premier coup dur.
Rentrer tard chez une tante ou un beau-père, parfois sur un canapé; regarder la télé plusieurs heures sans s'arrêter; rêver d'être riche et célèbre; rêver d'un argent que l'on n'aura jamais, trop habitué aux échecs, aux refoulements, aux reclassements... Alors, repenser plutot aux soucis qui nous attendent demain, puis s'endormir.

Cette humanité, c'est la nôtre, vue dans un miroir grossissant.
Inéluctablement, à la vue de ces destins sordides, de tous ces horizons gris et mornes, je me mets à rêver.
Inéluctablement, mon coeur se met à battre quand je pense au jour où l'humanité, enfin, aura fini de vivre son enfance.

16 septembre 2012

Explorateurs et normes

Un jour vient la question de la norme:
Suis-je normal, moi qui emprunte des sentiers encore si peu suivis, quasiment vierges de balises? Comment puis-je assurer les autres du bien-fondé de mes choix? Mon intuition profonde peut-elle me tromper? Auraient-ils raison, ceux qui me croient promis à des désillusions?

Puis vient le recul, la lucidité:
A chaque époque de l’Histoire, ceux qui regardent 50 ans en arrière rient des enjambées parcourues. Nous-même, notre société n’a-t-elle pas évoluée depuis les années 1960? Nos conceptions de la médecine, de l’éducation, de la communication, des organisations humaines, n’ont-elles pas progressées?

Alors vient le pari:
Notre époque n’échappera pas à cette loi du progrès. Eloigner son regard de la vue de ses pieds, cela suffit à prendre conscience de toute la route que les hommes doivent parcourir, de tous les enjeux qui l’attendent dans les décennies futures.
C’est cela, le pari:
Que chaque norme est vouée à être remplacée par une autre plus pertinente.
Que chaque limite se dépasse quand on trouve la bonne clé.
Que chaque explorateur, au lieu de détruire un monde, ouvre une voie pour les hommes.

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Paul Leonard: le blog d'un explorateur
  • Bienvenue sur mon blog! Je suis né dans les années 1980. Au fil des années, mes choix m'ont souvent amené à vivre des expériences innovantes, ainsi qu'à mener des réflexions sur divers sujets de société. Je les partage ici :) Bonne lecture!
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